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 Histoire Vue extérieure

      L'église Saint Martin de Brux, en tant qu'édifice, est un lieu de culte catholique depuis plus de huit cents ans, sans interruption majeure. Si l'on étend la notion de culte au lieu sur lequel elle s'élève, on dépasse le millénaire comme en témoigne le sarcophage mérovingien retrouvé sous le sol de la nef.

        Saint Martin de Brux fait partie des quelques constructions qui n'ont jamais eu trop à souffrir des périodes de troubles*, et encore moins des périodes de prospérité, souvent plus funestes aux architectures dites "barbares", "gothiques" ou "primitives". Elle a ainsi pu attendre son classement aux Monuments Historiques en 1914 et les sarcophage restaurations des deux dernières décennies du XXe siècle, qui ont été conduites avec le souci du respect archéologique.

       Brusc, Brucs, Bruz ou Brux, quelle qu'en soit la graphie, c'est le vieux cri de ralliement des Celtes motif celtequi perdure a travers la nuit des temps, malgré les invasions des Romains, des Normands, des Arabes, des Anglais ; les révolutions religieuses, politiques ou culturelles, sans compter la menue monnaie des révoltes et autres jacqueries. 

       Le millénaire commençait a peine. Sur les sarcophages des Pictes, les Lusignan font élever les assises d'un lieu de culte, et accessoirement de refuge : les murs sont épais, les ouvertures rares. La fée Mélusine , qui leur construit encore forteresses et églises en une nuit, avec "...quelques dornées de pierre et une goulée d'ève"** , laisse la construction de cette église aux humains. Ils y  appliquent les dernières nouveautés architecturales : une voûte en berceau brisé contrebutée par par deux demi-berceaux, auxquels ils associent toutefois une très classique abside en cul-de-four et un clocher porté par une coupole sur trompes. 

Inscript. lapidaire

      De quand date la construction ? Entre 1024 et 1025 d'après René Crozet (L'art roman en Poitou; Laurens ed., 1948), ce qui serait d'une belle précision s'il n'ajoutait qu'elle fut l'oeuvre de Hugues IV de Lusignan couronné roi de Chypre... en 1324 !
      D'autres écoles s'appuyant sur la petite inscription gravée au-dessus du portail Sud y lisent les dates suivantes, qui peuvent tout aussi bien marquer une restauration ou une modification importante :

                    1151 (MCLA)    1159 (MCLIX)
                     1161 (MCLXI)    1171 (MCLXXI)

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      De son côté, un certain pasteur Lièvre écrivait au début du XXe siècle : "l'église ne paraît pas remonter au delà du XIIIe siècle, mais elle a succédé à une autre qui vers l'an 1080 était la propriété des frères Geldoin et Vivien"... Plus sérieusement : elle était rattachée dès sa création à l'abbaye bénédictine de Nanteuil-en-Vallée (Haut-Poitou Roman, Zodiaque, 1984).
      John M. Mansfield , dans ses quasi-exhaustives "Some Dated Inscriptions of Gaul, Germany and Spain"  retient la dernière lecture : 1171 .
      Enfin, une minorité d'incrédules pense que l'édifice n'a jamais été construit, n'existe que dans l'imaginaire de Jorge Luis Borges, ou comme l'actuelle Abbaye de Cluny de façon virtuelle. A ceux-là nous ne pouvons que dire "Venez et touchez"..

* Pendant la guerre dite 'De Cent Ans', les églises voisines de Rom et Chaunay n'avaient pas été épargnées (Le Diocèse de Poitiers, Favreau, 1988)
** En patois poitevin , la "dornée" est le contenu du creux d'un tablier et "une goulée d'ève", une gorgée d'eau

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